CONCEPTION DES TOURILLONS & EQUILIBRAGE

Conséquence de la structure légère de la boîte à miroir, les tourillons ne peuvent pas être fixés à la boîte à miroir. Ils doivent l’être au barillet.

Premier inconvénient: on ne peut pas les remonter pour rehausser le centre de gravité. Ils devront être de grand diamètre (avantage pour la stabilité lors du changement d’oculaire). L’expérience de construction de cet instrument montre qu’il a fallu les faire du plus grand diamètre possible qui puisse rentrer dans la valise. Par souci de simplicité et de réduction de poids, j’ai refusé de faire des tourillons pliants. Cette expérience montre aussi que ce ne sera pas suffisant pour l’équilibrage. Il a donc fallu avoir recourt à un subterfuge.

La première idée fût d’ajouter un contrepoids fait d’une bouteille de lait en plastique d’1 litre à l’arrière du barillet. Ca fonctionnait bien. La bouteille vide à l’avantage d’être légère et compressible dans se fendiller. Une fois arrivé à destination la bouteille peut être remplie d’eau et faire son office de contrepoids.

Je lui ai cependant préféré un autre subterfuge encore plus simple, moins encombrant et qui offre l’avantage de pouvoir modifier l’effet du contrepoids en fonction de l’inclinaison. En effet, une certaine dissymétrie dans la conception du télescope, je pense due pour l’essentiel aux tourillons tronqués, au contreventement et au serrurier fait que l’équilibre du tube n’est pas le même suivant sont inclinaison. La solution retenue : trois élastiques attachés par l’une de leurs extrémités à l’arrière des tourillons et par l’autre à l’arrière du rocker. Deux fins d’un côté, de longueurs différentes et un de plus gros diamètre encore plus long de l’autre côté du rocker. Ainsi, plus le tube est incliné vers l’horizon, plus l’effort de rappel des élastiques augmente. De plus, les élastiques servent à fixer les éléments du télescope dans la valise. Ainsi aucun poids, ni espace n’est perdu !

            Deuxième inconvénient des tourillons fixés au barillet : il faut un contreventement en T, à l’avant du télescope, entre les tourillons, pour maintenir leur parallélisme et éviter qu’ils ne vrillent quand l’observateur fait tourner le tube autour de l’axe d’azimut. Le contreventement est souvent une pièce de bois en forme de T formée par l’assemblage de 2 planches de contreplaqué, à la perpendiculaire l’une de l’autre. La partie verticale est facilement allégeable par 2 tubes carbones (chutes prises dans la matière des tubes du serrurier). Par contre, pour la partie horizontale du T je n’ai pas trouvé de grand gain de poids à faire la même fonction en carbone pour la raison suivante : il faut au moins 2 tubes triangulés pour remplacer la planche horizontale (les tubes ne doivent pas être parallèles sinon ils forment un parallélogramme déformable donc inutile). Par ailleurs, il faut beaucoup de pièces de liaisons pour assembler le tout. On trouve dans le commerce de telles pièces de liaison en plastique chargé fibre, à serrer sur les tubes pour faire toute sorte d’assemblages. Mais elles sont chères et lourdes. Le haut du T reste donc en contreplaqué et équerres aluminium.

Les tourillons sont constitués de 3 plaques de contreplaqué collées pour donner l’épaisseur finale des tourillons. Cette solution offre l’avantage d’avoir au final des tourillons plus plat que directement réalisés dans une planche de la bonne épaisseur. D’autre part, ça permet d’évider la planche centrale pour alléger les tourillons, tout en laissant de la matière aux différents lieux de fixation qui subiront la compression des vis au serrage.

Les excroissances étranges de ces tourillons ont été laissées afin de pouvoir lier les extrémités des tourillons et retrouver le centre de rotation pour fixation ultérieure d’un système d’aide au pointage si besoin. A l’évidence, il y a encore matière à économiser du poids dans ces parties pour un télescope exclusivement réservé au voyage.